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Bienvenue au Sénégal.

Au gré des balades, des événements, des visites (qu'on espère nombreuses!), nous partagerons avec vous des moments de notre vie ici. N'hésitez pas à réagir, à nous faire part de vos impressions. Ce pays est le notre pour quelque temps, laissez-nous vous le montrer.

C&T

dimanche 11 mars 2012

Bonnet blanc et blanc bonnet ...


Jeudi dernier, le taximan qui me ramenait chez nous après mon cours de danse africaine a eu une vraie analyse politique. En quelques mots, il a comparé la situation de nos deux pays : "C’est la même chose. Nos deux présidents n’aiment que les riches mais nous font croire qu’ils sont les présidents du peuple. Nos deux présidents ont leur cour et ont pris soin de placer leurs amis/famille à des postes importants."
Pas faux : Hortefeux, Guéant en France, Karim Wade (fils de) au Sénégal. 




Mais si toute une large partie du peuple prône le changement, ni sénégalais, ni français, ne sont sûrs aujourd'hui de les voir partir. Pour eux, comme pour nous, ça pourrait bien repartir pour cinq ans. Bourrage des urnes, positions électoralistes, démagogie, etc… ils ont recours à tous les subterfuges. On ne sait jamais, un scrutin n'est jamais gagné d'avance même si dans les deux cas, on semble prendre la direction du changement.
J’ai dit à mon chauffeur : « Alors, croisons les doigts. Allons voter et on en reparle le 25 mars et le 6 mai. Nous verrons bien qui s’en sortira le mieux ! ».

dimanche 5 février 2012

Escapade en Basse Casamance

Au Sénégal, pour avoir la chance de voir la maison d’un roi, de croiser des cochons en liberté, de faire du vélo au milieu des rizières, de manger des huitres de palétuviers cuites au feu de bois et d’apprendre les horaires de la pêche à la crevette, n’allez pas à Dakar, FONCEZ à Ziguinchor ! Là-bas, le temps s'arrête.
Enampore, Oussouye, Efrane, Sam-Sam sont des noms qui vous sont sûrement encore inconnus, mais, qui valent largement le détour : de petits villages entourés de bolongs, de mangroves à palétuviers, de rizières à perte de vue, de fromagers centenaires...
Mamadou, Charles, Moïse, Odette, Adama, Mariam, Sadio, Ambroise vous sont aussi sûrement étrangers et pourtant, ils valent tout autant le détour ! Ils font la richesse de leur région par leur hospitalité, leur gentillesse et leur sagesse. La plupart d'entre eux sont diolas, l'ethnie majoritaire en basse casamance. Les diolas ont leur propre langue (le diola) et d'une certaine manière leur propre religion (mélange d'islam ou de catholicisme avec des croyances animistes), ils vivent essentiellement de leurs cultures ou de la pêche et bien sûr la forêt et les bolongs n'ont aucun secret pour eux. Des gens simples toujours prêts à vous aider, vous guider, vous faire découvrir les richesses de leurs terres et sans jamais rien demander en retour, une vraie leçon de vie.

Un petit aperçu de ce petit coin de paradis (à regarder en plein écran sinon les photos seront floues) :
https://picasaweb.google.com/lh/sredir?uname=thomasbrunet1984&target=ALBUM&id=5703744137754039601&authkey=Gv1sRgCJWi1OaPx-aMoQE&feat=email

lundi 2 janvier 2012

Bad Card

2012 est arrivé. Chez nous, cela a commencé avec la plage, le soleil et pas d'électricité. Un bon panorama de notre vie sénégalaise en somme. Nous vous souhaitons à tous une très bonne année à venir. Ici, on dit "Deweneti".


Un petit mot et une grande pensée pour notre très cher ami Grain. Il nous a quittés cette nuit, après une lutte d'un mois contre une leucémie (selon la date à laquelle la maladie a été diagnostiquée..). Il a été très entouré pendant toute la durée de son hospitalisation mais ce grand monsieur nous renvoie à la tronche ce triste constat : la vie est dure en Afrique. Conditions d’hospitalisation difficiles, coûts démesurés au regard du niveau de vie du pays, diagnostics tardifs, c'est compliqué, trop compliqué.
Grain était un grand rasta de 50 ans (sans dreadlocks comme vous pouvez le constater), il ne se passait pas un jour sans qu’il n’entonne un refrain de Bob Marley, il n'y avait pas un jour où il n'était pas de bonne humeur. Ce n'était sûrement pas un hasard. Sa devise était 'love and respect', il avait tout compris.
Cet après-midi, nous allons lui rendre hommage une dernière fois.
En musique évidemment http://www.youtube.com/watch?v=oHDUdk0bApc.

lundi 26 décembre 2011

Blaise 0 - Vidéoprojecteur 5

Un Noël à Dakar...c'est un peu bizarre.
D'abord, il fait chaud, assez pour aller se faire une petite baignade! Ensuite, du fait de la majorité musulmane du pays (seulement 5% de catho pour 95% de musulmans), on ne ressent pas vraiment "l'esprit de Noël": pas de chansons niaises en boucle dans tous les endroits publics, pas de grands magasins blindés de gens à la recherche de cadeaux, pas de sapins à la maison, pas de reportage dans les JT télévisés des lettres d'enfants au Père Noël... Difficile donc. Mais, avec une bonne bande de potes, quelques bonnes bouteilles autour d'un bon repas, des feux d'artifice dans toute la ville visibles de notre balcon, on a fêté Noël et on s'est bien amusé! 

Alors JOYEUX NOËL à tous!!! 
En petit cadeau, un Blaise en action!
 

 

mardi 13 décembre 2011

On va par-ci on va par-là mais on revient toujours chez Hoballah...


      Hoballah, de son prénom Habib, c'est un petit papi dakarois à la tête d'une caverne d'Ali baba. C'est un vieux libanais qui s'est lancé dans le commerce. Avec ses deux fils il gère un supermarché. On y trouve tout. Nous y avons par exemple déjà acheté : un super robot de cuisine que nous avons ramené parce qu'il avait une prise anglaise, du pain pita, un battant de toilette, plein de vache qui rit, du bastidon (=pastis à 3€ le litre), des crochets pour fixer la moustiquaire, le déo qu’on aime bien et qu’on ne trouve pas ailleurs, un ventilateur, du pinton (=un mélange de pain et de thon), de la vaisselle en tout genre, le charia hebdo, le canard enchainé, des olives fourrées au piment qu’elles sont trop bonnes, de la fourme d’ambert ou du bleu d’auvergne... La liste est sans fin.

      Il faut avoir le temps, il faut avoir l’œil parce que là-bas, on ne range pas, on entasse. Mais tout est fait pour nous plaire : sympathie ambiante, toujours quelqu'un pour nous aider, des prix convenables et, depuis la rentrée, une annexe de la plus bonne boulangerie de la ville s'y est installée!
      Chez Hoballah, même si on n’a pas un sou en poche, on peut remplir un plein caddie et partir sans payer (avec quand même le montant dû noté sur un petit cahier). Chez Hoballah, on peut faire 24 000 fcfa de courses (par exemple) et payer avec un chèque de 150€ (=100 000 fca) comme ça on paie nos courses et en plus on fait du change ! Chez Hoballah, il y a des gens qui font leurs courses pendant 6 mois sans payer et qui font un énorme chèque à la fin. Bref, nous on adore!

lundi 7 novembre 2011

Tabaski

Aujourd’hui, on ne travaille pas ici. On fête la tabaski, soit l’équivalent de l’Aïd el Kebir. Une sombre histoire de sacrifice d’Abraham. Bref, il en résulte que chaque homme musulman doit, ce jour-là, tuer un mouton, l’animal sacré.
Dakar est depuis quelques jours en ébullition. Les éleveurs de brousse se rapprochent des villes, jusqu’à s’installer au cœur des cités. Le long des grands boulevards sont parqués des centaines de moutons, toutes tailles, toutes races. Il y en a pour tous les goûts, et toutes les bourses !


Anon, le jeune homme en photo avec son mouton nous a expliqué qu’un mouton « acceptable » valait environ 85 000 fcfa (=130€) et que son plus beau mouton coutait 300 000 fcfa (=450€). En sachant que le salaire moyen d’un sénégalais est de 70€/mois, on comprend vite que l’achat d’un mouton n’est pas toujours facile, mais pourtant obligatoire pour les musulmans. Certains s’endettent, ou n’achète qu’un seul mouton pour la famille.
L’idée même de la Tabaski, c’est le partage. Une fois les prières faites, le mouton tué, découpé, préparé, on mange tous ensemble. Les familles font le tour des amis, des voisins pour partager un repas.

Ce matin, vers 10h, nous avons bénéficié d’un super spectacle depuis notre balcon. 4 moutons se faisaient découper juste en bas. Ils y vont aux couteaux (tous formats), au coupe-coupe. On enlève la peau d’abord, on s’attaque aux pattes, puis le reste. On a eu un peu peur quand ils ont coupé les cornes à coup de machettes... Maintenant l’air de Dakar est empli d’effluves de mouton, méchoui géant !
Je viens de recevoir un message d’Anon, l’éleveur de moutons dakarois : "Dieu nous offre la grâce de passer une tabaski encore. Qu’IL en soit loué. Bonne fête de Tabaski. Soyez comblés des grâces du Très haut. Anon". C’est ça l’esprit Tabaski !!!

Info linguistique :
Ce qui est génial dans l’apprentissage du wolof, c’est qu’on en apprend énormément sur la culture africaine et sénégalaise en particulier. Ici, la culture est traditionnellement orale, donc, parler le wolof c’est comprendre les codes, les us locaux. Par exemple, aujourd’hui, demain et dans les prochains jours, il faut dire, à toutes personnes que l’on rencontre "Baal Ma Aq". Si on essaie de le traduire, ça doit donner quelque chose comme ‘Pardonne moi pour les torts que j’ai pu te faire’.
On nous a expliqué que, consciemment ou non, chaque jour, on embêtait/dérangeait/gênait des gens de notre entourage. Que ce soit en réveillant le voisin malade le matin en mettant la radio trop forte, en déplaçant quelque chose de fragile sur le bureau d’un collègue, en bousculant quelqu’un dans la rue, les torts que l’on causent peuvent être volontaires ou non, mais ils sont bien réels. Les jours de fête religieuse, comme la Tabaski, sont l’occasion de s’excuser pour nos erreurs passées et de repartir sur de bonnes bases avec tous ceux qui nous entourent. Je vous donne la conversation complète, avec traduction :
« Baal ma aq. Pardonne moi pour les torts que j’ai pu te faire.
_ Baal ma na. Je t’ai pardonné.
_ Yal nanu Yalla baal. Que Dieu nous pardonne à tous les 2.
_ Amiin, ñu bokk. Amen, je te souhaite la même chose. »
Bonne Tabaski et dewenati !!!

dimanche 30 octobre 2011

L'île mystérieuse

Pour aller aux îles de la Madeleine il faut se rendre à Soumbédioune (le marché aux poissons) et trouver M. "casque bleu". Il est très repérable! Pour 5000 fcfa, il fournit gilets de sauvetage et assure la traversée. Il convient d'abord d'aider les pêcheurs à mettre la pirogue à l'eau. A l'aide de gros rondins, on fait rouler l'embarcation sur le sable puis on attend l'aide des vagues qui l'attire au large. Elle est belle notre pirogue, elle a quelques fuites mais elle file droit devant. 4 km nous séparent des deux îles. Seule l'île aux Serpents, la plus grande, est accessible. Nous partons explorer alors que Casque Bleu entame sa sieste. L'endroit est magnifique, nous sommes seuls. On a de la chance: c'est marée basse, on va pouvoir crapahuter et c'est la fin de la saison des pluies, la nature est luxuriante.

Le nom de l'île ne veut pas dire que l'Aspi-venin est obligatoire pour les visiteurs, mais vient d'un simple malentendu. La tribu native de Dakar, les Lébous, y trouvèrent un sergent rebelle de l'armée française qui avait obtenu l'autorisation d'y vivre. Ce monsieur s'appelait M. Sarpan mais les Lébous ne le comprirent pas et la dénommèrent "île aux Serpents". C'est aujourd'hui le plus petit parc national du monde (40ha) et regorge d'oursins, de cormorans, de phoetons, de tortues, de baobabs nains (il y a trop de vents pour qu'ils grandissent), d'insectes en tout genre.

Une petite crique pour se baigner, un peu d'escalade pour atteindre le point culminant de l'île ou le sommet d'un baobab, une étude approfondie de la faune locale avec la rencontre d'une tortue géante en plein repas, l'observation d'une fourmilière ou la découverte d’œufs dans les nids de cormorans, en somme, nous nous sommes offerts un belle journée de calme et de détente en pleine nature, à quelques encablures de la bruyante et oppressante Dakar...